dimanche 15 janvier 2012

BON SANG NE SAURAIT MENTIR...

Louis XIV pensait faux !

Lorsque Louis XIV  imposa sa souveraineté à la Sarre, il laissa aux princes de Nassau-Sarrebruck la possibilité d’exploiter le charbon. Wilhelm-Heinrich Von Nassau-Saarbrücken (1718-1768)  étatisa à sa manière les mines de son domaine, afin d’engager une stratégie préindustrielle pour l’avenir de ces houillères.
 
S’il existait, en France, des redevances pour les gisements de minerais métalliques, 
il n’y avait pas, à l’époque, de concessions au sens strict pour le charbon. Louis XIV accorda en 1698 à tous les propriétaires du sol, le droit d’exploiter des mines de houille dans leurs fonds. Oubliée, la Grande Maîtrise des mines et minières de France que Henri IV avait créée en son temps...
 
Louis XIV, le modèle des souverains et Colbert, le meilleur des conseillers du roi, firent preuve d’un réel manque d’intérêt pour le charbon. Ils pensaient faux !  Comme si la France du XXe siècle passait à côté des nouvelles technologies…
 
Bref,  la France de Louis XIV, centralisée et absolutiste, où le roi gouvernait seul, n’accordait au charbon qu’un rôle de second plan, tandis l’Angleterre de la fin du XVIIe siècle, avec sa Glorieuse Révolution de 1688, allait faire le contraire.   
 
En Angleterre, le régime représentatif qui remplaça l‘absolutisme royal, fournit un contexte favorable au lent processus qui aboutit à la révolution industrielle, avec une bonne longueur d’avance sur l’Europe continentale.
 
Malgré les circonstances favorables aux princes, en Sarre, l’extraction par galeries atteignit à peine 50 000 tonnes sous l’Ancien Régime. C’est peu, mais cette production porta en elle les pronostics sur l’avenir houiller de cette région.
 
Après la Révolution, la Sarre devint un département français, avec comme chef-lieu la ville de Trèves. C’est Napoléon 1er  qui décida de partager le bassin sarrois en soixante concessions. Sa production doublera en l’espace de 5 ans. 
 
Toutefois, l’aventure charbonnière française sur la rive gauche du Rhin tourna court avec Waterloo et la perte de la Sarre, en 1815.
 
Dès 1816, on chercha du côté de Schoeneck, le prolongement du gisement perdu.  S'ensuivit l'annonce solennelle par Napoléon III de la découverte du bassin houiller mosellan. Une annonce singulièrement décalée dans le temps puisqu'elle intervint en 1858, soit 40 ans après le fonçage du premier puits en territoire français près de la frontière.
 
La posture triomphante de Napoléon III fut rapidement écornée par la honteuse défaite de 1870, la perte de l'Alsace-Moselle et l'exploitation par l'Allemagne, du charbon lorrain durant un demi-siècle.


SP


 

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